
ô sacrosainte procrastination, ne priez pas pour nous!
Définition de la procrastination (euh, je ne vais pas vous la donner tout de suite mais plutôt au prochain paragraphe)
Non vraiment, je n'aime pas les définitions, c'est très pénible à établir. Il faut être précis, rigoureux, synthétique. Toutes choses qui ne sont pas mon fort. Mais bon, juré : au prochain paragraphe, je m'y attelle. D'ici la j'en aurai reçu la force. Comment? Qui sait? Je mise ardemment sur l'opération du Saint Esprit, je suis croyant et il faut être sacrément croyant pour misé sur ceci. Quelqu'un de plus rationnel que moi saurait immédiatement que c'est peine perdu. Il proclamerait plutôt sur un air docte et sage : "Aide toi et le ciel t'aidera". Il poursuivrait avec ses airs supérieur qu'il ne sert à rien de repousser à demain, ce que le jour même on peut faire... Croit-il vraiment me convaincre avec des arguments pareils? Pense-t-il réèlement que je ne les ai pas déjà entendus. Tous les jours ils me rebattent les oreilles comme un boxeur qui tape sur balle pendue au plafond. Il tape et retape en rythme et le ballon toujours rebondit, il n'a pas peur des coups de poing... On dirait même qu'il les recherche. Alors Monsieur le Raisonnable, Monsieur je sais tout mieux que les autres, Monsieur le donneur de leçon, vos arguments éculés vont ils enfin faire leur effet parce que c'est vous qui les énoncez? Quel est votre autorité en la matière? Pourquoi devrais-je m'y soumettre? Votre vie ne me plait pas, elle trop conformiste à mon goût! J'ai pas du tout envie de suivre vos préceptes! Plutôt mourir que finir comme vous, triste sire à la vie sans relief suivant par le menu les diktats de la morale. Mais là est-ce vraiment moi qui parle? Non je crois bien que c'est le garde du corps de mon ennemi intérieur : Procrastination, James Procrastination, un espion, une taupe ayant infiltré mon Esprit. Nom de code 000. Il faut que je m'en débarrasse sur le champs, il m'a retourné le cerveau. Il sait s'y prendre pour que je le laisse en paix pour que tranquillement il s'adonne à son passe-temps préféré : la gratification immédiate! Il me faut réagir en urgence. Mais à bien y réfléchir je ne suis pas tout à fait prêt à affronter ce Monstre, ce Titan. Je dois être mieux préparer avant de lancer la bataille. Voyons si d'ici demain j'aurai découvert de nouvelles ressources pour le terrasser définitivement. Sans que je m'en rende compte, il vient encore de prendre à l'instant le dessus sur moi. Lui, l'ultime parasite qui pompe continuellement le sang de ma santé mentale, il ne repousse jamais à demain sa maléfique besogne. Dès qu'une nouvelle idée perverse éclot dans son machiavélique cerveau, il la mets dans la seconde en application. Peut-être qu'avant de le combattre, il faut que je l'observe. "Connais toujours ton ennemi autant que toi-même!" hurle ma raison, cette rabajoise. Tempête sous mon crâne, j'ai l'impression de ne pas exister. D'être un pantin dont le plus expert des manipulateurs tire les fils. C'est trop! Je court circuite mon cerveau pour avoir un moment de répit. Ouf l'Angoisse qui avait entrepris de m'étrangler de ses deux mains vient de relâcher subitement sa mortelle étreinte. J'ai allumé Netflix, lancé le premier épisode d'une série sans fin avec des chevaliers, des hommes valeureux, dont le courage vient à bout de tous leurs ennemis. Je les admire, j'aimerais bien être comme eux. J'en suis pourtant carrément loin. Demain peut-être, je trouverai l'armure et l'épée qui me conviennent... Je m'endors sur mon canapé au bout du 12ème épisode sur ses rêveries creuse. GAME OVER : encore une journée de fichue. Mais bon qu'à cela ne tienne : demain peut-être je tiendrai ferme. Mes rêveries conscientes et diurnes ont cédé aux rêves inconscients et nocturnes. Mais la chanson demeure la même. James Procrastination, lui ne dort jamais. Je le soupçonne de prendre des amphétamines. Ca y est, mon ennemi, je commence à le connaître... Foutaise, il est comme l'eau qui file entre les doigts.
Eh, les gars, vous m'avez bien regardé : est-ce que j'ai vraiment une gueule de dictionnaire? Vas encore falloir attendre un peu avant de l'avoir, cette fichue définition de la procrastination
Nous sommes le jour 2. Tiens, j'adopte un jargon militaire. Surement la série d'hier, ça se battait dans tous les sens. Coups de poings, coups de couteaux, coups d'épées, coups de sabre, coups de lances, coups de javelots, coups de hâches, coups du sort, coups d'un soir, coups du destin, coups de folies... Vous vous demandez surement ce qui m'arrive. C'est quoi ces histoires d'énumération à la prévers? Suis-je devenu un pivert halucinné qui mitraille de son bec un pauvre arbre qui n'avait rien demandé? Vous dites à juste titre : "Vous nous aviez promis une définition de la procrastination et elle tarde à venir! Au lieu de cela, on a droit à des élucubrations!". Oh, oh, ce que vous dites n'a pas l'air d'être tout à fait faux... Il me faut bien en convenir. Quand j'ai des moments de lucidité en tout cas. Mais la lucidité soudain s'envole comme une luciole papillonneuse. Alors j'ai une explication pour mon comportement déplacé de tout à l'heure. De bonnes explications, j'en ai toujours quand il s'agit de justifier mes écarts de conduite. Le problème c'est qu'elle ne convainquent que moi. Et encore, ça ne dure pas très longtemps. Cela ne résisterait pas à une prise de recul, de conscience, de celles qu'accorde le Temps qui passe comme un cadeau en contrepartie de la mort qu'il offre aussi. L'inexorable et redoutable Mort qui vient trancher d'un coup net tous nos conflits intérieurs et les enterrer six pieds sous terre. Bref, pour en revenir à nous moutons, je suis tombé au hasard de mes pérégrinations oiseuses sur une vidéo YouTube fort intéressante. Comment mesurer et accroitre son intelligence avec un exercice qui ne prend qu'une minute à peine? Le truc c'est une simple question à laquelle il faut répondre. Ce n'est bien sûr pas n'importe quelle question! Citez moi le plus d'exemples différents de ... Et là vous mettez ce que vous voulez, peu importe. Vous séparerez le bon grain de l'ivraie. Vous verrez tout de suite qui a de la ressource intellectuelle et qui en est dépourvu. Vous observerez les intelligences souples, volontaires, irréductibles, cultivées bondir de part en part, faire des liens de toutes sortes, inventer des listes de réponse sans fin. Ces intelligences là sont connectée à une source infinie, genre le vent ou le soleil. Elles sont l'incarnation du développement durable dans les profondeurs de notre psyché indéchiffrable. Et puis il y a ceux qui sèchent, qui ont honte, qui ont peur en fait. Ils ont tord, tout se travaille et se développe. L'intelligence aussi. Quand j'ai compris cette grandiose idée, mon horizon s'est élargit. Et je me suis mis à pratiquer cet exercice à longueur de journée. Voila pourquoi toute à l'heure je me suis mis à débiter sur les "coups de". Au départ par association d'idées. En fait la lubie de ce passe temps avait duré continuellement deux jours puis s'était barrée, comme ça un beau matin. Mais voilà qu'elle était revenu, puis repartie aussi sec. Comme d'habitude en fait, les nouvelles habitudes, pour moi n'en deviennent jamais. Elles restent des passades. J'en tombe amoureux fou, j'en abuse. Jamais ces fleurettes ne deviennent Amour véritable. Je les quitte une à une comme on jette des serviettes. De papier. Ephémères, quoi! Mais je m'égare. encore une fois. Je suis perdu dans une forêt dense et obscure, une jungle luxuriante. Et moi, je marche tantôt de ci, de là, un peu dans tous les sens, un zig-zag continuel. Je dois me rendre à la raison : je me disperse, je tourne en rond. Il faut marcher tout droit dans une direction sans s'arrêter jusqu'à trouver une clairière. Réprimer les envies soudaines de bifurquer à droite pour aller admirer un frêne qui nous cligne de l'œil un peu plus loin, de virer vers cet étang dont le murmure est doux et qui saura nous abreuver. Ce serait joindre l'utile à l'agréable, voilà que le serpent de la procrastination d'un coup réapparait entre les branches de cette forêt amazonienne. La Raison elle aussi surgit là juste en face : elle prévient : attention, attention c'est un piège le frêne va te freiner et l'eau de l'étang est une eau stagnante qui ne saurait te désaltérer! Tiens ma Raison se présente cette fois sous un jour plus sympathique: Elle vient à mon secours pour me protéger d'un péril immédiat. J'y suis plus sensible que quand elle me parle de périls lointains. J'ai horreur de penser au temps qui passe. Cela me ramène immanquablement à la terrible Mort. Cela me coupe l'appétit. L'appétit de vivre. C'est de savoir qu'il y a une fin... Il faut que je me force, que je prenne sur moi. Accepter la Réalité plutôt que de la fuir. "Il faut, il faut" mais ces invocations, elles ne fonctionnent pas avec moi. Je dois être trop faible de tempérament. Oui c'est ma faute, il me faut l'admettre, faire pénitence, rechercher la Rédemption. Mais le fardeau est trop lourd pour moi, des tonnes de culpabilité ont envahi chaque centimètre carré. Alors est-ce ma faute? De ne jamais être à la hauteur... Peut-être ou peut-être pas. Couard, j'essaye de refiler à d'autres la responsabilité de mes tracas. Ca y est, mes parents, ils m'ont mal éduqué. Ils me passaient tous mes caprices, ils me surprotégeaient. C'est leur faute, solennellement je décrète espérant que ma culpabilité s'évapore dans les airs. Mais rien ne se produit. Je me voute un peu plus. J'avais pensé avoir trouvé une issue et voilà que l'étau se resserre. Eux aussi, mes parents bien aimés, s'ils ont agit ainsi, c'est en croyant bien faire. Ils ont tout fait pour moi mais ce faisant ils m'étouffaient. Ils ont eu leurs blessures aussi qui valent bien les miennes. La Vie les a fait agir d'une certaine manière sans qu'ils en prennent conscience. En avaient-ils le loisir. Ils ne ménager pas leur peine pour gagner leur vie. Pour pouvoir me nourrir. Et que je m'éduque, que j'étudie, que j'apprenne. Que j'ai une bonne situation. Un travail pas pénible mais qui rapporte bien. Et puis aussi il y a eu la mort qui avait rodé autour d'eux, mon père et ma mère. Beaucoup d'enfants parti trop tôt. De quoi nourrir une peur immense. Un océan de peur dans lequel j'étais en train de finir de sombrer. Ce n'était plus le moment de disserter sur le libre arbitre ou le déterminisme absolu. Il fallait survivre, juste survivre. S'échapper de l'empoisonneuse dépression. Il y avait urgence, il fallait faire vite. "Falloir" n'était pas la bonne clef. Il fallait en trouver une autre. S'interdire l'usage de se verbe. La Volonté est une denrée rare, apprendre à l'économiser fut mon premier pas. Pour abuser de Dame Procrastination, cette Castafiore castratrice, j'allais devoir ruser. Les ruses de la raison. Hermès, j'implorai ce Dieu pour qu'il vienne à moi.
Comment guérir de la procrastination sans attendre
Alors cette définition de la procrastination, elle vient? Pas encore, pas encore. Vous croyez que je reporte encore au prochain paragraphe. Mais il n'en est rien. Depuis le début, je feinte. La procrastination, j'en suis sorti. Sain et sauf. Sans la moindre égratignure. J'ai terrassé ce dragon. J'ai fait mon Archange Saint Michel. Mais je ne vous demande pas de me croire sur parole. Non. Si je ne vous donne pas encore la définition de la procrastination, c'est que vos oreilles ne sont pas encore prêtes à écouter pareille révélation. Donc je vais commencer par vous remodeler les oreilles. Comme un chirurgien esthétique : un lifting pour qu'elles retrouvent leur jeunesse. Ainsi elles repourront à nouveau entendre les Grandes Vérités Muettes... En fait, non je ne vais pas vous donner une solution magique pour vaincre la procrastination. Cette solution n'exigeant aucun travail acharné contre soi-même, et bien, désolé elle n'existe pas. Non, vous ne trouverez pas un tel secret, nulle part. Enfin si, il existe quand même ce hack, ce tips comme dise les américains. Si vous avez eu la patience de lire mes élucubrations jusqu'ici, vous le méritez bien. Alors voilà : dès que quelque chose de pénible à faire se présente à vous, vous réfléchissez pas et vous le faites sur le champs. Vous n'attendez pas que la chose douloureuse se présente une deuxième ou troisième fois. Non vous vous débarrassez de la corvée immédiatement. Vous ne vous donnez pas le choix. Pas la peine d'y penser à tirer aux flancs comme autrefois. Non, elle est révolue cette époque. A jamais aux oubliettes. Rigueur militaire. Il y a bien en vous un parent qui sommeille que vous aillez ou pas encore des enfants. Et bien ce parent, cet aspect de votre personnalité, il va falloir qu'il devienne un parent pour vous même. Un père surtout, pas une maman. Un père bien sévère, bien autoritaire. Pas une maman compréhensive et tout le tralala. Il va falloir vous élever vous même à la dure. Pas d'excuse comme dirait Schwarzenegger, le père spirituel de tous les body builder. No pain, no gain. Alors, quoi? Vous êtes en train de faire quelque chose d'hyper-important. Si vous vous arrêtez pour exécuter une autre tache, ça va vous déconcentrer? Il vous faudra 20, 30 minutes pour retrouver votre rythme de croisière Un rythme que vous aviez déjà eu tout le mal du monde à atteindre... C'est une excuse que cela! Pas que cela soit faux, bien au contraire, la concentration est évidemment quelque chose à maîtriser pour lutter efficacement contre la procrastination, le fait de toujours repousser les choses les plus urgentes à faire. Au passage, je vous fais gentiment remarquer que je vous l'ai enfin donné votre satanée définition de la procrastination... Mais le plus important à retenir est ceci : quel est la mauvaise habitude qui vous pourrit le plus la vie. Une seule. C'est la procrastination, je pense sinon pourquoi lire cet article. Et bien vous allez vous concentrer sur une chose et une seule : la détruire, la réduire à néant. Cela va être votre objectif pendant 3 semaines. On dit que c'est le temps nécessaire pour implémenter une bonne habitude. Et c'est probablement vrai car 21 jours, c'est le temps que mets la lune pour accomplir son principal cycle. Celui dans lequel elle basse se baigner tour à tour dans l'énergie de chaque signe zodiacal. Ce temps lunaire sera le massif béton dans lequel votre nouvelle résolution viendra se sceller. Après ce laps de temps, heures de durs et incessants effort contre vous même, vous vous serez débarrasser de la fâcheuse habitude de toujours tout remettre aux calendres grecques. Alors vous pourrez vous focaliser sur un autre objectif, l'objectif suivant sur votre route, route qui doit vous conduire à chaque pas, à chaque tour de roue un peu plus prêt de votre destination finale : être la meilleure version possible de vous même. Et oui, désolé, ce que je vous propose ce sont d'abord des larmes et du sang. Ensuite viendra une gratification décalée. Mais cette gratification sera en qualité beaucoup plus intense et positive que vos anciennes, les pauvres et misérables gratifications immédiates qui ne construisent jamais rien de vraiment grand. Je veux dire ces moments d'éternité. Ces moments que l'on souhaiterait voir se reproduire en boucle tout au long de notre existence. Je ne parle pas de se mater un épisode de l'inspecteur Derrick, je pense que vous l'avez compris. Enfin, faites bien ce que vous voulez. Désirez vous vraiment que les souvenirs qui défileront devant vos yeux juste avant le trépas soient teintés des couleurs lavasse d'un mauvais feuilleton allemand, et que ces diapositives mentales s'enchaînent au rythme mou d'un inspecteur dont les principales qualités sont d'avoir un gros nez dépourvu de flair et de grosse lunettes vraiment épouvantables. En un mot, comme en sans, la vie est dure. Mais elle peut être belle par moment. Pour jouir de ces instants légitimes pour revendiquer leur éternel retour, il faut être âpre à la tache comme un bucheron Canadien en quête d'un Saint Graal juché à la cîme des arbres les plus immense. Alors abattons cet arbre mort mais résistant qui se nomme Procrastination. Mais si vous disposez de 4 heure pour le scier, passez au moins 3h45 à bien aiguiser votre lame. A bon entendeur, salut!